Travail de 1er semestre de 5ème année, réalisé en groupe avec Adrien Gorris et deux étudiants Erasmus IN, Maria Izdebska, de Pologne, et Michaël Lombardi, d'Italie, en 2016, dans le cadre du studio "Architecture et Milieux". Encadré par Jean-Luc Lauriol, architecte et enseignant à l'ENSAM (École nationale supérieure d'architecture de Montpellier), avec l'intervention de Robert Célaire, ingénieur thermicien et enseignant à l'ENSAM, et de nombreuses interventions courtes, dont celles de Jean-Paul Curnier, Joseph Llop, Alain Vernet, Anne Souville...

A Perpignan, un dénivelé de quinze mètres sépare le haut du quartier Saint-Jacques, historique, populaire et animé, et le quartier résidentiel, aisé et très calme, en contre-bas. En haut, il y a non seulement la vue, élément rare à Perpignan, mais aussi quelques trésors d'architecture : une caserne enclavée, une église, un jardin fermé au public depuis dix ans, sont coupés du reste de la ville par la topographie et les clivages sociaux-culturels.

Le quartier Saint-Jacques souffre notamment d'un manque flagrant d'espace vert et de structures de loisirs.

En contrebas, de l'autre côté du quartier calme et d'une avenue très passante, il y a un grand parc sous-exploité. Pourquoi ne pas le relier directement au haut des remparts ? Le parc est totalement redessiné et relié au square Bir-Hakeim adjascent qui va jusqu'au Palais des Congrès, véritable poumon vert de Perpignan. Les terrains de pétanque et de basket ainsi que le skate-park ont été maintenus, mais déplacés en bordure de l'avenue pour créer une barrière acoustique et visuelle entre le passage des voitures et le calme du jardin méditerranéen, planté d'espèces aromatiques et locales favorisant le retour de la faune sauvage endémique, parcouru d'allées ombragées et agrémenté par une large fontaine peu profonde, au rôle thermique et acoustique, mais surtout ludique, dans laquelle les enfants de tous âges peuvent se rafraîchir durant le long été perpignanais.

Par un geste architectural fort, réalisé simplement à l'aide de profilés de métaux blanc de 3m de longueur et de 20cm d'épaisseur, répétés en forme de grille, on crée un symbole fort d'appel au désenclavement, de part et d'autre, entre le quartier haut et le bas de la ville. Et en même temps, on dessine un véritable espace public, abrité du vent et du soleil, et qui transforme même ces éléments en énergie, pour alimenter son éclairage nocturne, l'ascenseur, et même une partie des besoins en énergie du quartier Saint-Jacques.

Le pont est entièrement accessible aux vélos et aux personnes à mobilité réduite. On peut s'y arrêter pour admirer la vue, au Sud sur les remparts et la tour de l'église Saint-Jacques, et au Nord sur Perpignan et la vue dégagée sur le massif du Canigou. Ces deux orientations ont défini la trame de l'aménagement du pont, tout en lattes de bois qui se soulèvent pour créer des assises, des bacs à végétaux, et même des protections contre le vent et le soleil ! La même trame diagonale régit l'escalier suspendu qui permet de descendre jusqu'au parc tout en observant pendant la descente la canopée des arbres, puis les skateurs, les basketteurs et les joueurs de pétanque.