Toutes les grandes personnes ont d'abord été des enfants.
(Mais peu d'entre elles s'en souviennent.)
Mon dessin numéro 1. Il était comme ça :
Mon dessin ne représentait pas un chapeau. Il représentait
un serpent boa qui digérait un éléphant.
un serpent boa qui digérait un éléphant.
Mon dessin numéro 2 était comme ça :
– S’il vous plaît… dessine-moi un mouton…
Voilà le meilleur portrait que, plus tard, j’ai réussi à faire de lui.
– Qu’est-ce que c’est que cette chose-là ?
– Ce n’est pas une chose. Ça vole. C’est un avion. C’est mon avion.
Ça ne fait rien, c’est tellement petit, chez moi !
Droit devant soi on ne peut pas aller bien loin…
Cet astéroïde n’a été aperçu qu’une fois au télescope, en 1909, par un astronome turc.
...
Il avait fait alors un grand démonstration de sa découverte à un Congrès International d’Astronomie.
Mais personne ne l’avait cru à cause de son costume. Les grandes personnes sont comme ça.
Heureusement pour la réputation de l’astéroïde B 612 un dictateur turc imposa à son peuple,
sous peine de mort, de s’habiller à l’Européenne.
L’astronome refit sa démonstration en 1920, dans un habit très élégant.
Et cette fois-ci tout le monde fut de son avis.
Or un baobab, si l’on s’y prend trop tard, on ne peut jamais plus s’en débarrasser.
Il encombre toute la planète. Il la perfore de ses racines.
Quand on a terminé sa toilette du matin, il faut faire soigneusement la toilette de la planète.
C’est un travail très ennuyeux, mais très facile.
–Tu sais... quand on est tellement triste on aime les couchers de soleil...
Le soir vous me mettrez sous globe. Il fait très froid chez
vous. C’est mal installé. Là d’où je viens…
Je crois qu’il profita, pour son évasion, d’une migration d’oiseaux sauvages.
La première était habitée par un roi.
La seconde planète était habitée par un vaniteux...
La planète suivante était habitée par un buveur.
Cette visite fut très courte, mais elle plongea le petit prince dans une grande mélancolie.
La quatrième planète était celle du businessman.
Cet homme était si occupé qu’il ne leva même pas la tête à l’arrivée du petit prince.
La cinquième planète était très curieuse. C’était la plus petite de toutes.
Il y avait là juste assez de place pour loger un réverbère et un allumeur de réverbères.
Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple :
on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux.
Vous n’êtes pas du tout semblables à ma rose, vous n’êtes rien encore, leur dit-il.
Personne ne vous a apprivoisées et vous n’avez apprivoisé personne.
Vous êtes comme était mon renard. Ce n’était qu’un renard semblable à cent mille autres.
Mais j’en ai fait mon ami, et il est maintenant unique au monde.
- Ce qui embellit le désert, dit le petit prince, c'est qu'il cache un puits quelque part...
Il tomba doucement comme tombe un arbre.
Ça ne fit même pas de bruit, à cause du sable.
Ça c’est, pour moi, le plus beau et le plus triste paysage du monde.
C’est ici que le petit prince a apparu sur terre, puis disparu.
