X jours

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X jours

Série de 8 photographies issues d'entrevues. 2016.

Photographies numériques, couleur.

De l’utilisation de l’outil photographique. De la caméra comme prolongement de sens, sentiments et significations chez le photographe, le photographié et l’observateur. Chez l’operator, le spectrum et le spectator. Pour Roland Barthes, il y a une adhérence du sujet photographié dans la photographie. Cette dernière captive, interpelle, emporte son spectateur à travers le studium et le punctum. Le premier, d’un intérêt plus intellectuel est un morceau d’histoire. Le second, l’attirance d’un détail. Si la photographie est une représentation du temps, le punctum est la folie de l’image capturée, ce qui la rend immaitrisable. Il y a une différence entre la photographie et le langage car ce dernier est, par nature, un élément fictionnel qui doit prouver son lien au réel là où la photographie ne se contente pas de copier le réel mais bien d’offrir une émanation de ce dernier.
Quelle est la part de l’expérience dans la photographie ? Comment transmettre celle du photographe ? Comment capturer celle du sujet ?
La photographie problématise notre rapport au(x) monde(s). Elle montre une identité. C’est l’image qu’on se fait d’une personne. Certains photographes arrivent à saisir un air, en aucun cas réductible à l’identité. C’est le punctum.

A chacun son punctum. A chacun sa madeleine de Proust.
Si notre culture constitue notre identité, la transposer hors de nos frontières c’est la questionner, l’emmener vers l’étape suivante. Ce qui nous rattache à notre culture d’origine, nos repères, c’est notre lien sentimental. Il s’exprime à travers ce que l’on choisit d’emporter. L’objet symbolique, sa force sentimentale et les souvenirs emmenés par son voyage temporel comme spatial, cristalise notre culture et nous donne les outils pour survivre à celle qui nous attend, au-delà des frontières. Plus que de séparer, la frontière unit. Des territoires, des sols. Ancrés dans ses racines, chacun a son objet transitionnel.