V_CANIS LUPUS - Least Concern
Loup gris - Grey Wolf
V_CANIS LUPUS Least Concern
Loup gris - Grey WolfDessin au graphite 2019
Oeuvre : Per aspera ad astra
Projet : Résidence AAA
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Partenaires : Groupe A - Coopérative culturelle, Rigolatis COMMONS, Rigolatis Creatis, Région Hauts-de-France-, IMPRIMERIE NATIONALE S.A., TechShop - Ateliers Leroy Merlin, Propaganda Network
#Loup #arts #Dessin
CANIS LUPUS
« La nuit sombre étendait ses bras, se répandait insidieuse, remplissait les moindres espaces vacants, entre les collines et les monts, entre les troncs et les ramures, entre les broussailles et les feuillages. Elle enlaçait la forêt inextricable, déversait une encre noire épaisse, impénétrable, et ainsi mâchurait le paysage. La noirceur ambiante frémissait d’une interminable torpeur, qui se propageait silencieusement et enrobait toutes les formes minérales, végétales et animales d’un lourd voile opaque et dur. De cette poisse nocturne, les ombres elles-mêmes s’entichaient, et élevaient un ouvrage monochromatique qui ceinturait maintenant l’étendue forestière.
La forêt accueillait la nuit en hôte providentiel, lui réservant ses meilleurs atouts jusqu’à se confondre avec elle. Ensemble, elles renforçaient les hautes murailles boisées, verrouillaient les nombreuses portes situées à l’orée, érigeaient les défenses d’une forteresse inexpugnable qui s’apprêtait à la guerre. Elles se refusaient à tout corps étranger, à toute pénétration extérieure ne convenant pas à leurs propres nature. Elles se refermaient sur elle même comme les pétales d’une fleur qui protègent ainsi ses organes les plus sensibles.
C’est alors que, dans le silence des ténèbres, retentit de manière infime mais continu, le ventre de la terre nourricière. Des vibrations profondes parcouraient les couches terrestres et remontaient par vagues de plus en plus insistantes. Elles ondoyaient maintenant à la surface, parfois se modifiant en convulsion sillonnant l’humus et retournant des mottes de terre. Les secousses sismiques s’amplifiaient toujours plus, fissurant la roche et percutant la croûte d’assaut furieux et explosif. La terre tremblait et ouvrait des entailles vives plongeant directement en son cœur. »
La forêt accueillait la nuit en hôte providentiel, lui réservant ses meilleurs atouts jusqu’à se confondre avec elle. Ensemble, elles renforçaient les hautes murailles boisées, verrouillaient les nombreuses portes situées à l’orée, érigeaient les défenses d’une forteresse inexpugnable qui s’apprêtait à la guerre. Elles se refusaient à tout corps étranger, à toute pénétration extérieure ne convenant pas à leurs propres nature. Elles se refermaient sur elle même comme les pétales d’une fleur qui protègent ainsi ses organes les plus sensibles.
C’est alors que, dans le silence des ténèbres, retentit de manière infime mais continu, le ventre de la terre nourricière. Des vibrations profondes parcouraient les couches terrestres et remontaient par vagues de plus en plus insistantes. Elles ondoyaient maintenant à la surface, parfois se modifiant en convulsion sillonnant l’humus et retournant des mottes de terre. Les secousses sismiques s’amplifiaient toujours plus, fissurant la roche et percutant la croûte d’assaut furieux et explosif. La terre tremblait et ouvrait des entailles vives plongeant directement en son cœur. »