Golem
Mise en scène de Provincetown Playhouse de Normand Chaurette | UQAM (Montréal, Québec) | DESS Design d'événements | décembre 2018
Projet en collaboration avec Marc-Antoine Goyette, Emeline Rosendo et Mélanie Watrin
GOLEM est un mythe,
Où Charles Charles est Sisyphe, et son histoire sa pierre.
Où Charles Charles est Sisyphe, et son histoire sa pierre.
Chaurette, Normand, Provincetown Playhouse, juillet 1919, j'avais 19 ans, 1981, p20
Prisonnier de sa propre pensée, l’individu s’adonne à un assemblage perpétuel de bribes de réalité. Un meurtre, deux pendus, un noir, un blanc. Soumis à des tentatives successives infructueuses, il procédera à cette construction sans relâche. Sans début ni fin, la scène donne à voir un instant de la boucle infinie dans laquelle se situe le personnage.
L’individu devient Golem, être artificiel constitué d’argile et dépourvu de libre-arbitre, destiné à assister son maître créateur.
Sa tâche semble d’autant plus illusoire que l’écroulement de ses assemblages vient se démultiplier à l’infini par des projections en semi-direct. Filmé avec un temps de latence, le Golem voit impuissant ses actions passées se reproduire encore et encore. Le spectateur se trouve happé dans cette danse hypnotique créée par l’accumulation des gestes du personnage et de sa réflexion infinie.
Plus que d’induire une répétition, cette tâche inachevée en constant recommencement mènera à l’épuisement, épuisement physique, épuisement mental, épuisement du geste, épuisement de l’image, épuisement du son.
Témoin de cette boucle infinie, le public devient coupable. Il possède deux visions de la scène en cours: son propre point de vue et celui que la projection lui impose. Le spectateur visionnaire et clairvoyant se voit placé comme responsable de la suite des événements.