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Infâme Innocence

Infâme Innocence
Dans la rue, les cours ou sa patrie les mots fusent et se croisent. Ils se mêlent et se détachent de tout contexte. Tels des piques ils fondent sur leur proie désarmée et arrachent son identité pour la mettre à nu. Nulles sans responsabilité, elles se cachent derrière des virilités fiévreuses et l’ignorance pudique des faux sociales.

La société muette qui pourtant sait lancer ses flèches prétend l’ignorance. L’infâme engendrerait l’innocence, et attiserait la verve des bas mots qui blessent au plus haut. D’une façade à l’autre, la scène se tient. L’entre-deux se tâche de peur et de sang, quelques secondes suffisent à la bouche, la main, la verge pour faire couler l’encre d’une vie, sombrer. D’un cri ou d’une corde, d’un fin fil le lien tient, fébrile.

Dans Infâme Innocence, le brutal contraste à l’enfantin qu’il génère, mélodie. Le public se meut sur la scène pour admirer les poings qu’il a lancés. Le jeu se masque, lorsque l’horreur dépeinte sur la brique montre sa majesté détestable. Le contraste gagne les ombres désincarnées, qui du bout du doigt fuit ses responsabilités. Ces innombrables témoins sont témoins d’une scène où ils jouent eux-mêmes.

La boîte de Pandore est ouverte, mais les maux viennent des Hommes sans différence. Et rien n’arrête cette laideur, à moins que nous, peut-être ?


La performance prend place dans la rue. Les participants sont invités à sélectionner, via leur propre smartphone, des excuses concernant des faits qui ne leurs sont pas révélés. Il s'agit d'agressions verbales sexistes issues de témoignages (Paye Ta Shnek).
Les participants se retrouvent baignés de ces interjections projetées et annoncées par de petites mélodies. C'est alors que ces derniers sortent de la projection pour se placer en spectateur de leurs actions anonymes.

Aperçu vidéo de la performance
Infâme Innocence
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Infâme Innocence

Installation artistique urbaine sur les agressions sexistes verbales.

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