« Un bureau de tabac ? Sérieusement ? »
Mais que pouvait-on bien faire dans cet univers si particulier ?
Le design trouverait-il vraiment sa place dans un lieu aussi froid et transactionnel ?
Les clients y seraient-ils réellement sensibles ?
« Je veux que mon tabac soit un exemple d’accueil, de services et d’élégance pour mes visiteurs. Je souhaite écrire une nouvelle page pour la profession, celle de la modernité et de la considération client"
Cyrille Geiger n’est résolument pas un buraliste comme les autres.
C’est donc avec enthousiasme que nous nous sommes lancés dans le
ré-enchantement et le dépoussiérage du "bon vieux bureau de tabac".
Premier point de départ : redevenir l’acteur absolu du commerce de proximité,
en enrichissant l’offre de tabac-cadeaux traditionnelle avec une offre de dépannage courte et maligne
pour une clientèle de quartier et des touristes de passage.
Second point : épurer et restructurer l'espace ultra-saturé.
La vente-assistée a laissé de la place au libre service.
Le comptoir et les flux se sont inversés pour recréer de la circulation dans le magasin. Les sas et vitrines ont été modifiés pour donner de la visibilité sur l’intérieur.
Enfin, ré-organisation faite, nous nous sommes penchés vers l’écriture stylistique.
Nous envisagions un lieu intimiste, en contraste avec la fonction et le trafic du lieu.
Nous avons joué un espace en clair-obscur, avec une palette matériaux dense évoquant le fumoir : noir, havane, parements de bois brûlés, pour y faire émerger un grand nuage de papier suspendu.
Toujours dans le souci de servir sa clientèle, le magasin n’a fermé que trois jours pendant les trois semaines
de travaux. Le quartier a donc pu suivre de près la renaissance du lieu.
Le voilà achevé depuis quelques semaines.
Les habitués complimentent quotidiennement le résultat, la clientèle se féminise, le temps passé en magasin se rallonge et les produits de dépannage ont trouvé leurs acheteurs.
