Writing & editorial design 2018
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La tempête
La tempête approche. Debout face aux éléments, sa robe flotte dans le prolongement des courants, submergée par la valse théâtrale des flots. Les lèvres noires au-dessous des vents s’abattent sur le phare illuminé. Sa lumière révèle un mur d’eau dirigé les rochers, réverbères dans l’éclat de la nuit. Se laissant emporter, elle glisse parmi les banquises de roches.
L’écume se déverse en un amas de sel qui crépite le long de corridors creusés dans l’abîme. Sa peau, qui s’écaille en fines membranes, forme des teintes de carmin. Des lames d’acier caressent sa peau.
Au bleu diaphane se substitue la teinte d’un schiste argileux. Laissant le courant peser son existence, on n’aperçoit bientôt plus qu’une silhouette disparue dans la profondeur du plateau inondé.
Au bleu diaphane se substitue la teinte d’un schiste argileux. Laissant le courant peser son existence, on n’aperçoit bientôt plus qu’une silhouette disparue dans la profondeur du plateau inondé.
Une main transperce alors le courant.Sur sa peau froide et blanche, il laisse de ses empreintes de doigt une marque rouge. Il la tient, la serre.
Le courant est imprévisible, brutal et injuste. Sa poitrine contre la sienne, ils s’échouent sur le sable et la roche, derrière les nuages, qui se resserrent et s’endorment. Des crachats de spume marine se dégagent de leurs poumons, chatouillés d’une encre noire.
Sur le sable, des relents d’ivresse.
Au matin, leurs visages, exténués, marquent l’épuisement.
Baigneurs fatigués par la pluie, les tempêtes de l’esprit, la vue de l’abandon; à présent le son des premières chaleurs qui dorent la peau. Peau qui frissonne sous le frottement des rayons. Ceux-là même qui s’éveillent sur leur peau plastifiée.
Baigneurs fatigués par la pluie, les tempêtes de l’esprit, la vue de l’abandon; à présent le son des premières chaleurs qui dorent la peau. Peau qui frissonne sous le frottement des rayons. Ceux-là même qui s’éveillent sur leur peau plastifiée.
À jamais hermétiques au frisson.
Text: Ismaël Jouhari
Design: Ismaël Jouhari
Photos: La Piscine (Jacques Deray, 1969)
Typefaces: Proxima Nova, Minion Pro
