Purée de maladie ! Je n’ai pas envie de représenter ces femmes, ou moi-même, pliées en deux dans le lit et des cicatrices sur le corps. C’est triste, c’est moche. Mais je souhaite tout de même en parler, ex- primer ce que je porte sur le coeur, illustrer ce fardeau. Alors j’ai commencé à faire subir à mes polaroids ce que je vis au quotidien, ce que des millions de femmes vivent. Je perce mes images avec une aiguille comme les coups de poignards incessant dans le bas de mon ventre. Je relie chaque point d’un fil argenté comme la sensation omniprésente d’un fil barbelé autour de mon utérus.
Je brode une représentation de l’appareil génital féminin. Ce n’est ja- mais le même motif car chaque femme est unique, chaque endométriose est vécue différemment. C’est probablement très féminin mais je trouve ça joli la broderie. C’est aussi une véritable thérapie. Je lâche le temps de l’exercice toute la pression de la journée, j’oublie la douleur et la fatigue.
La forme du vagin n’est pas sans rappeler celle du V vengeur de vendetta. La vendetta se décrit comme une vengeance à une sorte d’offense faite à nos parents et les générations passés. La maladie a toucher pour sûr ma grand-mère et ma mère qui ont du subir une ablation de l’utérus. On peut dire qu’elle a offensé les femmes de ma famille. Ma vendetta est de la rendre public pour que les générations futurs soient sensibilisées et trouvent un moyen de l’éradiquer. Vendetta est donc ma manière d’extérioriser ma souffrance et mon combat.
