Alexiane LE GENTIL's profile

Selang Camp or the after life piece of tattooed skin.

 
 
In Selang Camp, hundred of displaced people coming from mountain villages in himalaya
region are Tamang, descending from tibetan ethnic group. When little, women are tatooed on
several parts of the body including the chin, used as a gift to the gods when they die. Since the
earthquake, other landslides prevent them from going back to their villages. They feel more secured
here when the next shake occur, foreseen even bigger, for the sky is wider.

Women would like to use their long inherited skills to make carpets, to anticipate the time
when the international aids stop for they entireley rely on them to eat. They are stucked on this
rocky piece of land which is not fertile but are not ready to sell their little piece of tattooed skin yet.
Men hope for better future, old women feel lucky to be alive, children try to learn at school
but lack of everything. As for their young brave teacher, he had to bring himself to ask money from
the parents' pupils to survive, and feels ashamed for it.
 
Children play, laugh and run, unaware that
when a snake with a human face is slaughtered somewhere, mountain gods awaken, tremble till
swallow them all, creating hundreds of misplaced people who then struggle to survive.
 
 

 In January I spent one month in Nepal for the fourth time. I love its people and nature, and I'm working on ethnic groups with old beliefs linked to the worlds of nature, animals
and spirits. I follow the work of conservationist people and am focused on traditionnal way of life that preserved people and animals in their environment.
I felt upset when the earthquake happened on the 25th april 2015, completly helpless for I'm living with all the nepalese people I took in pictures, working with french children on them throughout the year. Anyway, my next trip was Nepal but I knew this time would be even more intense, I hoped to see again the people I knew and show the aftermath of this natural catastrophe.
I went to Selang Camp in february 2016 with Alisha Bhandari, a young woman who had worked for All Hands volunteer, an NGO which helped people, directly after the earthquake, thanks to all the volunteers. Alisha had heard about this camp and later went there once to bring blankets for winter. So, the two of us decided to go there. From dawn we took different buses from Kathmandhu to go up to the mountain camp, old and dangerous buses as most of nepalese buses, on roads where landslides are common. We then walked and walked again and stopped when night came, and walked again the day after and finally arrived. We brought some basic needs and spent a couple of days with them, hoping we could help them with my pictures by raising funds for a project that could give them jobs, be sustainable for them. We discovered that at least 25 women could make traditional carpets and the project to create a factory right there started to grow. A raising fund campaign has been launched on gofundme under the name "Kusala Carpets".  
 
 
 
 
UN TATOUAGE POUR L’AU-DELÀ
Métempsychose d'un tremblement de terre au camp de Sélang, 10 mois plus tard.
 
L'idée était d'aller photographier les conséquences du tremblement de terre du 25 avril 2015 au Népal. Ce désastre m'avait terriblement touchée car c'est un pays où je me rends régulièrement pour mes projets photographiques, fascinée par la grande diversité des groupes ethniques, la richesse de toutes ces cultures et de ces gens aux croyances animistes d'un âge perdu, qui vivent avec le monde sauvage, la nature, les animaux et les esprits, dans un joyeux bazar chaud et coloré. Si vivant...
J'ai donc fait fonctionner mon réseau népalais et j'ai rejoint une jeune femme de Katmandou qui avait travaillé pour une ONG locale après la catastrophe. Mon sac chargé de médicaments et de produits de première nécessité, l'appareil en bandoulière, nous avons été bringuebalées d'un bus à un autre puis avons marché et marché jusqu'au camp de réfugiés, en espérant que mes photos pourraient les aider, d'une façon ou d'une autre.
Dans ce camp de déplacés sur les contreforts de l'Himalaya, il y a une centaine de villageois de l'ethnie Tamang, un peuple des montagnes descendant des tibétains, où les femmes ont des tatouages sur le menton, la main et en d'autres endroits du corps moins offerts à la vue. Ce sont des tatouages traditionnels Tamang qu'elles donneront en offrande aux dieux afin de "payer" leur passage de vie à trépas, garantissant ainsi une réincarnation favorable. Lorsque la terre a tremblé en ce 25 avril 2015, et que la montagne s'est écroulée, ces femmes ont bien cru qu'elles allaient devoir s'en défaire.
Dans ce camp de fortune des vieilles se félicitent d'être toujours en vie, des hommes aimeraient travailler, mais, selon les femmes, "ne sont bons qu'à boire du raksi". Des pères sont sacrifiés, noyés dans leurs souvenirs, désespérés d'avoir perdu tout ce qu'ils avaient mis une vie à construire, balayé par un glissement de terrain, qui pourrait se répéter encore et encore, et les empêche de retourner là où certains des leurs sont toujours piégés sous la montagne.
Des villages entiers engloutis sous des tonnes de roches et de neige avec leurs habitants, disparus à jamais, sans rituels funéraires.
Des femmes préparent la nourriture venue d'ailleurs et expliquent qu'elles aimeraient exercer leur art, un savoir-faire ancestral transmis de génération en génération : la fabrication de tapis qu'elles ont appris à tisser petites filles, puis adolescentes, envoyées travailler à la capitale avant de se faire marier et de repartir vivre dans le village de leur mari. Fabriquer des tapis pour sortir leurs familles du pétrin car, dans ce camp, la terre inculte les rend entièrement dépendantes des aides internationales et de leurs sacs de riz. Elles veulent anticiper le départ des ONG qui, parfois, viennent encore jusque là ; cela fait maintenant un an que c'est arrivé...
Et quand les esprits se déchaîneront encore plus fort, comme le prédisent les géologues, le sol pourra bien se dérober sous leurs pieds mais, au moins, le ciel, plus grand ici dans cet espace dégagé, ne leur tombera pas sur la tête.
 
Elles ne sont pas encore prêtes à troquer leur morceau de peau tatoué.
 
Il y aussi des enfants qui voudraient bien apprendre à lire, à écrire et même à compter, mais dans leur école en tunnel de tôle, le maître, un jeune et brave instituteur grimpé volontairement de Katmandou, la fleur au crayon, a bien du mal à exercer son métier. Il manque de matériel de première nécessité, et, faute de salaire gouvernemental, il a dû se résigner à demander l'obole aux parents réfugiés parce qu'il lui faut bien survivre, lui aussi. Pourtant, honteux, lorsqu'ils oublient de le rémunérer, il n'ose pas réclamer.
Enfin, il y a des enfants qui rient, qui courent et qui s'amusent, qui ont l'avenir devant eux, et qui ne savent pas encore que, parfois, un serpent à visage humain se fait massacrer quelque part et que, les dieux de la montagne, en colère, se vengent alors et tremblent jusqu'à les engloutir tout entier, laissant derrière eux des centaines de réfugiés sismiques, qui ne demandent qu'à travailler là où le gouvernement les a déplacés.
 
Quelques semaines après mon expédition là-bas, un projet de fabrique de tapis a donc vu le jour, initié par 4 filles bénévoles indépendantes, sous la forme d'un financement participatif sur la plateforme Gofundme intitulé "Kusala Carpets". L'aide de chacun est essentielle et servira directement à construire un avenir durable à tous ces gens.
 
Meka Maya Ghole's husband is living in Malaysia since 2 years. He was planning to come back and help his family when he has been robbed and lost all his savings. He needs to work now even harder to pay his debts and be able to come back. Meka says her real need now is to find a job, not basic needs from NGO's. She can make traditional carpets.
 
Le mari de Meka Maya Ghole travaille en Malaisie depuis 2 ans. Il avait prévu de rentrer vivre avec sa famille quand il s'est fait voler toutes ses économies. Il est à nouveau endetté et doit continuer à travailler pour pouvoir revenir. Meka dit qu'elle n'a pas besoin de fournitures ou vivres distribuées par les ONG mais qu'elle a besoin d'un travail. Elle nous apprend qu'elle peut tisser des tapis traditionnels.
 A makeshift shelter made of plastic, metal sheeting and branches. Monsoon is hard to figure out here.
 
Leurs baraques sont composées de tôles, bâches et branches. Il m'est très difficile d'imaginer la mousson ici.
Kanchi Ghole has opened a little shop in her shelter. She sells biscuits. [ But here, obesity is a word which doesn't exist. Nepalese people can walk for hours, very quick in the mountain with a little pack of biscuits, just relying on sugar.] Her husband is also working hard in a foreign country. Cooking with wood makes the air hard to breathe, quite toxic, and puts pressure on the forest. Big fires are common. She learned how to make carpets working in a factory when she was 11.
 
Kanchi Ghole tient le seul magasin du camp dans lequel elle vend des biscuits. [ Mais ici, il n'y a pas de risque d'obésité. Les népalais peuvent grimper des heures dans la montagne, plus rapidement que moi quand je cours, avec un paquet de biscuits sucrés dans le ventre, pour les booster]. Son mari aussi se fait exploiter à l'étranger. L'air est particulièrement toxique et difficile à respirer. [ Je lutte contre la fumée avec mon rhume carabiné, je pleure, je ne vois rien, j'ai un énorme sac sur le dos et j'aimerai bien me moucher mais je n'ai presque plus de mouchoirs et je dois les économiser car, ici, le papier n'existe pas. La question de survie n'est pas la même pour tout le monde. Je finirai par me moucher dans mes vieilles chaussettes.] Les femmes cuisinent au feu de bois, qu'elles prélèvent dans les forêts alentours, ajoutant une pression environnementale à la situation d'urgence sanitaire, médicale et sociale. Et il y a fréquemment des incendies. Kanchi Ghole travaillait dans une fabrique de tapis à Kathmandou quand elle avait 11 ans.
Young men gathered around the bike of the camp.
 
Les garçons admirent le vélo customisé du camp, une vraie vedette.
The kitchen is often the only room of the shelter. They are used to put salt in their tea to save sugar.
 
La cuisine est souvent l'unique pièce de l'abri. Ils ont pris l'habitude de saler leur thé pour économiser le sucre.
Selang camp has been implemented on governmental lands just after the earthquake of 25th april 2015. The government starts to claim for its land but the people want to settle here. There are still landslides in their previous villages.
 
Ces habitants des villages voisins sont venus s'installer sur ces terres gouvernementales juste après le tremblement de terre. Près de 10 mois plus tard, le gouvernement commence à les revendiquer et demande aux habitants de retourner dans leurs villages. Ils ont peur d'y retourner à cause des glissements de terrain encore fréquents et préfèreraient s'installer à Selang définitivement.
During the day, most of the shelters are empty. Men go down the mountain early to try to find a job.
 
Les abris sont vides et cadenassés durant la journée. Les hommes qui vivent là sont partis chercher du travail en ville au pied de la montagne.
When arriving at the school, two girls are standing there and stare at me.
 
En arrivant à l'école du camp. Deux fillettes sont postées devant et affrontent l'objectif.
 
 
All the children living in the camp aged more than ftve years old attend school during usual nepalese school day. They wait for their turn.
 
La plupart des enfants du camp âges de plus de 5 ans vont à l'école au même rythme scolaire que partout au Népal. Mais ils doivent attendre leur tour pour entrer en classe. 
The school is a tunnel with a whiteboard. Children work on the floor, shoes taken off.
 
L'école est un tunnel de tôle avec pour seul matériel un tableau blanc. Les écoliers font leurs exercices à même le sol, sur un morceau de tissu synthétique, après avoir pris le soin d'enlever leurs chaussures.
22 children of different ages attend the school of Selang Camp.
 
Ce sont 22 enfants des 5 cycles de l'école primaire qui sont officieusement scolarisés dans cette école qui n'est pas reconnue par le gouvernement.
The recognition of the school by the government is still on process. The government wanted the children to go to the next school, several kilometers away. The young teacher coming from Kathmandou as a volunteer has to ask money from the parents to live. Thus, he earns 22€ per month.
 
Le gouvernement aimerait que ces enfants aillent à l'école située de l'autre côté de la montagne, à plusieurs kilomètres. Le jeune professeur est venu de kathmandou pour faire l'école aux enfants. D'abord bénévole, il a dû se résoudre à demander aux parents de le rémunérer. Il gagne ainsi 22€ par mois.
As a little island in the middle of a sea of waste, this rock is the playground.
 
Comme un îlot au milieu d'une mer de déchet, ce rocher est le jeu sur lequel les enfants grimpent pendant la récréation. Il n'y a pas de poubelles...
Such a bright smile for this little starry girl with cheeks spoiled with cold. She kept her exercise book in hand till the end of the school day.
 
Véritable petite starlette au sourire éclatant, cette jolie fillette aux joues marquées par le froid n'a pas quitté son cahier d'exercice de tout l'après-midi.
There is a second tunnel school facing the other one but just one teacher.
 
Il y a une seconde école-tunnel en face de la première mais un seul professeur.
 
 
Young fathers start to think about creating a factory of carpet here in Selang. They reckon it would give a proper job to 80 people in the camp where live 105 people.
 
Les jeunes pères de famille réfléchisent au fait de créer une fabrique de tapis traditionnels. Ils savent que 25 femmes du camp ont ce savoir faire et ils se disent que grâce aux tâches afférantes cela donnerait un emploi à au moins 80 personnes du camp. L'idée est lancée. 
Some old Tamang women wearing traditional nose jewels live in the camp but many have stayed in their villages after the earthquake. No one knows exactly how many people have died. Higher in the mountain, in Langtang region, cliffs have turned into plains. The villages and inhabitants are buried under the rubble.   
 
De vieilles dames portant au nez des bijoux traditionnels Tamang vivent dans le camp mais beaucoup sont restées dans leur village quand la terre a commencé à trembler. Personne ne connaît le nombre exact de morts, beaucoup de corps sont toujours ensevelis sous la montagne. Par endroit, plus haut dans la région du Langtang, les falaises ont laissé place à des zones de plaines.
 
 
 
A wedding truck only filled with happy male guests pass by. I tell myself women have to walk by themselves to the place of the ceremony or are not taking part to this kind of parade. In Nepal, most of the weddings are traditional arranged marriage. It is a sensitive subject and when I talked about love marriage, some men I have questionned about retort the growing number of divorces in western world. Oddly, women seemed less eager to stick to this tradition. The groom's family chooses the bride among their same ethnic group and cast. Though it is strictly forbidden by the law, the bride is sometimes just a child.
 
On croise un convoi de mariés où seul des hommes paradent. Je me dis que les femmes doivent sans doute marcher jusqu'au lieu de la cérémonie, ou bien qu'elles sont exclues de ce type de rituel. Au Népal, la plupart des mariages sont toujours arrangés. La tradition veut que la famille du futur époux choisisse une épouse au sein de leur caste et groupe ethnique. Les femmes éduquées commencent à déroger à la tradition et peuvent choisir des hommes de caste inférieure s'ils sont eux-mêmes éduqués. Mais le poids de la tradition reste immense et le sujet très sensible. Pour certains, le "mariage d'amour" à l'occidental est un échec puisqu'il ne résulte qu'en divorce. Etrangement, les femmes semblent défendre moins férocement cette tradition. Pourtant formellement interdit par la loi, la mariée n'est parfois encore qu'une fillette.   
After school children play all around in the camp. When they first saw me, they were running, yelling at me "doctor!". Some NGO's still come sometimes to give food or hygiene lessons as washing hands before eating, without soap, and with water possibly contaminated with feces due to the lack of toilets. Other NGO's implemented buckets and sand bags in every street to extinguish fires or provide them for food. But some children or elderlies are sick and no one in the camp can heal them. They desperately need a doctor.
 
Quand des enfants m'ont vu arriver pour la première fois au camp avec mon gros sac à dos ils ont couru vers moi en criant "docteur, docteur!", ce qui m'a glacé le sang. Certaines ONG ont mis des programmes d'hygiène en place, en apprenant aux enfants à se laver les mains avant les repas - sans savons et avec l'eau possiblement contaminée par les fèces dû au nombre insuffisant de toilettes installées sur le camp-  ainsi que des programmes d'urgence comme l'extinction des incendies grâce à des seaux et des sacs de sable mis à disposition dans chaque rue.  D'autres ONG fournissent de la nourriture mais certains enfants ou personnes âgées souffrent de maux que seul un médecin pourrait soigner. 
These children loved to be taken into pictures and laughed when I showed them the pictures. Camera has a great power of attraction, they are never sick of it.
 
Les enfants de cette famille jouaient à cache cache avec moi et mon appareil photo et riaient aux éclats quand je leur montrai les images. Totalement fascinés par l'appareil je me suis lassée avant eux.
This family breed some chicken to sell meat and eggs.
 
Cette famille tire quelques revenus de la vente de poules et d'oeufs. 
Nepalese women can spend many hours cooking "dnal bhat" in the kitchen, the national dish based on rice which is usually eaten 2 times a day. In the camp they cook the rice given by international NGOs, grown with chemicals when nepalese people, especially in the mountain areas, are used to grow their own food with natural menure and no pesticides. They like to grow also a kind of rare cereal that strenghten their immune system and prevent them from catching diseases. Here, they have no land to grow their food.
 
Les femmes peuvent passer plusieurs heures de la journée à cuisiner le "dal bhat", plat national totalement adulé et plébiscité par tout népalais qui se respecte. Ils ne mangent quasiment que ça, parfois jusqu'à 3 fois par jour. Principalement à base de riz servi à volonté, elles cuisinent celui fourni par des ONG, issu d'une agriculture intensive utilisant des pesticides et autres intrants, ce qui ne leur plait pas du tout. Dans les zones rurales, partout dans la montagne, les népalaises ont l'habitude de subvenir à leur besoin en cultivant leur lopin de terre de façon traditionnellement biologique. La terre ici, trop rocailleuse, est infertile, et ne leur appartient pas. 
A luxurious shelter with many blankets given by NGO's where the little family sleep side by side on light matresses, trying to keep warm.
 
Cette famille possède un abri plutôt spacieux avec des couvertures fournies par des ONG sur lesquelles ils dorment tous côte à côte pour se tenir chaud.
The family gathers around the cooking fire in the morning and at sunset when it starts to get cold. Nights can be freezing at this height in the mountain. This woman has been tattooed on the chin, hand and other parts of the body when she was a little girl as all the Tamang in this area. Tamang are originally coming from Tibet and have many beliefs close to tibetan bouddhism. These pieces of tatooed skin are used as a tribute to the gods when they die, to ensure a good rebirth. Traditions are changing, this mother doesn't want her daughter to be tattooed.
 
La famille se réunit autour du feu de bois, dans la cuisine, le soir et au petit matin pour se réchauffer. Les nuits peuvent être glaciales à cette altitude. Cette femme s'est fait tatouer le visage, la main et d'autres endroits du corps quand elle était petite fille, comme toutes les Tamang de cette région, une ethnie aux croyances syncrético-bouddhistes issue des tibétains. Ces morceaux de peaux serviront de monnaie d'échange aux dieux quand elles passeront de vie à trépas. Mais les temps changent et cette maman ne veut pas faire tatouer sa fille.
Asmita is very helpfulf in the kitchen and, as many little nepalese girls, she learns to do the woman jobs, which means almost everything linked to the food, from crop to cooking, house and children. 
 
Asmita aide sa maman à la cuisine, comme beaucoup de petites filles népalaises qui apprennent à faire le travail dévolu aux femmes, qui concerne tout ce qui a trait à la nourriture -de la culture à l'assiette-, la maison et les enfants.
 
To keep the place as clean as possible is a matter of principle in every household. It is very common to see people sweeping the earth floor. Here it can be mud.
 
Garder le sol aussi propre que possible est une question de principe dans chaque maisonnée népalaise, où la coutume est d'enlever ses chaussures. Il est fréquent de voir une femme ou une jeune fille balayer le sol en terre de sa maison, plusieurs fois par jour, même quand il peut s'agir de boue comme ici.
Although it was time, Asmita didn't want to go to bed and laughed with her little brother when I became a big worm entering my sleepling bag. She had never seen such a strange blanket. Then she found my mobile near my head, that I use as an alarm, and played half an hour with it, typing letters again and again, completly hypnotised by this tool, while I was falling into sleep next to her.
 
Malgré l'heure avancée, Asmita ne voulait pas aller se coucher. Elle a trouvé mon téléphone portable qui me sert de réveil à côté de ma tête, après s'être esclaffée avec son frère en me voyant saucissonnée comme une grose chenille dans mon sac de couchage, en touchant des pieds à l'intérieur qui n'arrêtaient pas de bouger. Son frère s'est endormi sous des couvertures de l'autre côté et Asmita a joué avec mon téléphone pendant une demi-heure, tapant des lettres encore et encore, comme hypnotisée par cet objet, pendant que je m'endormais à ses côtés.
Neighbours are friends or family. All the inhabitants of the camp share the same destiny and hardships.This man showed us he could make baskets with natural fibers.
 
Les voisins entrent sans frapper. Ils partagent le même destin, les mêmes galères, et forment une famille. Cet homme fabrique des paniers en fibre naturel que les habitants utilisent pour porter toutes sortes de choses.
A bright new day is raising on the camp dazzling the happy-go-lucky child.
 
Au camp de Sélang, le jour se lève sur l'insouciance d'Asmita, qui ne manque pas de faire le clown dés son réveil.
Asmita's father had just finished to build their house when the earth trembled and the mountain fall upon their village. He has lost everything and must start all again. Hope for a better future is all that remains. And now hope is embodied in a carpet factory.
 
Le père d'Asmita m'évoque une figure sacrificielle. Il a perdu la maison dans laquelle il avait placé toutes ses économies et qu'il avait à peine terminée quand le ciel leur est tombé sur la tête, et qu'ils ont dû fuir le village. L'espoir en un jour meilleur renaît chaque matin. Aujourd'hui il s'incarne dans une fabrique de tapis. 
Selang Camp or the after life piece of tattooed skin.
Published:

Selang Camp or the after life piece of tattooed skin.

In January I spent one month in Nepal for the fourth time. I love its people and nature, and I'm working on ethnic groups with old beliefs link Read More

Published: