"La traversée" is an inner journey, a quest for essence, a breach through the ephemeral...
 
The piece was first projected at the now closed and so loved "Tarasloft" in Brussels for the SEPT [O°] exhibition in 2014. Thanks Marco, the Hoto-Moto collective and the artists Rita Cuggia, Sacha Caloussis, Lionel Jusseret, Florette Gros, Charlotte Ortegat & Flore Bleibergt who made this exhibition. 
 
Almost a year after, it came back to life within the MEDEX (Ephemeral Museum for Exil) for the Brussels Museum Night Fever 2015. Enriched with a text by the poets Kenny Ozier-Lafontaine & Daniele Manno, the voice of the artist Marine Pascal and the music of TGL, the piece has been shown in the heart of Brussels, in a open-air screening at the Galeries St-Hubert.
 
To Marco. With love
Text by Kenny Ozier-Lafontaine & Daniele Manno
 
je veux me déprendre de mes habits de rien
sortir du reflet de chaque instant
je quitte la marche essoufflante du chasseur de paradis
du tireur de nuages
 
je veux atteindre sans marcher…
toucher sans tendre la main, sans tendre l’oeil ou l’écorce
je veux demeurer sans présence au lieu d’absences fractal…
je veux entrer sans passer, toucher sans effleurer, briser sans jamais frapper...
marcher sans atteindre
gravir sans socle, sans ciel,
porter présence au-delà des miroirs
 
je cherche un abris de bois  
un monde qui apparaît ... où me dissoudre
la nuit d’où je sourds est vêtue d’un chant, d’un cri dépourvu de mystère
sa solidité m’agace
car le sens du monde c’est… détruire et refaire
 
je guette de loin cet objet inconnu
la foret des signes et symboles
symboles d’écorces, feuilles et bruissements de feuilles arrachées
 
donc je marche silencieux et immobile
dans le matin
vers l’étrange forteresse
 
comme à pied je déploie
comme à pied j'éveille le sentier  
m’arrache, m’éparpille, prêt à bondir, jaillir,
strier d’éclats la sente où je glisse
où je déverse l’empierrement compact du jour ainsi levé
la ferraille tractée de lueurs
 
le corps
dévasté, piétiné, resserré entre le bleu et le fragment de bleu
labouré  d’orages
j’avance.
                                                                                                                                                               
j’ai rejoins la course des cadavres
le naufrage définitif
le pays où tourbillonnent
exténuées
mes dernières brindilles de viande
je tiens la terre où s’agite
où danse vivante et inachevée
le violent tremblement du réel
 
je cherche le visage dans la grande écorce
je deviens lombric
sinuant entre les lignes du corps, de la raison, de la mémoire
et de toutes choses prenant appui sur le feu
toutes choses déjà engoncées dans ses propres cendres
j’absorbe la grimace et la patience de la mousse verte
sous-jacente à mon idéal
 
je cherche au front d’une autre présence
comme une nuance qui se répète
je recommence à partir du gouffre la face émiettée d’une nuit d’orage
ma tête est sous l’étau
sous l’effort de la tenaille
entre et entre
prisonnière et libérée
je crache de mes entrailles
mes têtes... tricotée d’épines
coiffée de noeuds, de sillons
d’égratignures d’étoiles félines
ma tête coiffées de cicatrices
ma tête de fines zébrures
tête peignée d’écorchures grenadine
tête couronnée d’éraflures de plomb ocre,
de balafres verticales
je cherche au miroir l’au-delà d’une présence
le lieu d’une dernière métamorphose
où les canots et les charrettes
iraient d'un même souffle
sur un même fleuve de pierres
oublier dans la froide caresse
le souvenir d’une blessure.
 
je remue mes têtes et mes bras d’écorce
et la nuit se colore d’un brouillard infini
j’eleve ma voix à l’instar des orages
et une pluie de chemins se laissent parcourir
dans leur vertige verticale.
LA TRAVERSÉE
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LA TRAVERSÉE

"La traversée" is an inner journey, a quest for essence, a breach trough the ephemeral...

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