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Voyage à Lugdunum

Bien qu’ayant des destinations diamétralement opposées, les institutions muséales et carcérales partagent les principes du panoptisme dans leur fonctionnement. Cependant, alors que dans le musée le panoptisme véhicule un apport culturel et une ouverture sur le monde, en prison il est néfaste à la réinsertion sociale des personnes incarcérées. En partenariat avec le musée gallo-romain de Lyon, le but de mon projet est de permettre l’implantation d’une exposition dans l’établissement pénitentiaire pour mineurs du Rhône, en utilisant des principes de présentation et d'exposition à distance. Il ne s’agit pas de supprimer le panoptisme mais de le détourner pour qu’il devienne support et vecteur de la muséographie, sans pour autant aller à l’encontre des prérogatives de sécurité liées au contexte carcéral.
 
 
Mettre en place des dispositifs :
 
Le cœur du projet a été d'établir de nouveaux dispositifs d'exposition, propres au milieu carcéral. Il s'agit d'utiliser l'environnement comme support et permettre ainsi l'accès à la culture aux mineurs incarcérés.
 
L'expérience du visiteur est divisée en plusieurs étapes, permettant une meilleure immersion et donc une meilleure réception des collections.
Les dispositifs établis, on s'adapte à l'environnement existant, à l'espace, au bâti, ainsi qu'aux usages.
 
 
Les différentes étapes :
 
En premier lieu, le groupe se forme dans une des salles d'attentes (en réalité des cellules permettant les transferts). Ces micro-espaces sont utilisés comme sas de décompression entre la zone de détention et l'entrée dans l'exposition.
 
Le groupe se déplace ensuite vers le Théâtre, où l'immersion dans l'univers gallo-romain va débuter. La scénographie reprend les formes et volumes de théâtre antique de Lyon, ce qui va permettre de créer un auditorium, où le médiateur culturel pourra prendre la parole et introduire le sujet. Par un jeu de projections interactives, les visiteurs vont ensuite pouvoir se déplacer virtuellement dans la ville, à la découverte de ses vestiges. Il s'agit d'une première prise de contact, qui permettra une plus grande aisance dans la suite de l'exposition.
 
Une fois cette phase terminée, le groupe prend la direction de la salle d'exposition. Son parcours sera guidé par une signalétique, balisant son parcours et reliant les différents lieux du projet.
 
Le corpus d'œuvre, établi par la médiation culturelle du musée, est divisé en trois partie :
- les œuvres déplaçables, qui seront déplacées et présentées matériellement,
- les œuvres non déplaçables en deux dimensions, qui seront présentées sous forme de projections,
- les œuvres non déplaçables en volume, qui seront exposées grâce à un système de réalité augmentée.
Présentation à distance :
 
Pour permettre l'exposition de pièces de grandes tailles, telles que des sarcophages, on prend appui sur la réalité augmentée. Pour chaque objet correspond un bloc aux dimensions exactes, cela va permettre au visiteur d'avoir une appréhension volumique de l'œuvre, nécessaire à sa compréhension. Sur chacun de ses blocs s'opère un mapping est appliqué un code binaire, qui va permettre un mapping de l'image de l'objet réel. Grâce à ce mapping, chaque visiteur pourra, à l'aide d'une tablette, retrouver l'image de l'objet, correspondant au volume qu'il observe.
 
 
 
 
 
Visite de l'avant-projet :
 
Exposition du projet à La Martinière Diderot, dans le cadre de l'exposition des diplômes de DSAA :
 
To be continued ...
 
Ce projet a été établi en partenariat avec le musée Gallo-romain de Lyon et l'EPM de Meyzieu, nous travaillions encore actuellement à sa réalisation. Le vernissage est prévu pour fin 2015.
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