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LOFI - Report Scopitone 2018

Un vendredi à Nantes pour Scopitone 2018
31 000 spectateurs, 60 artistes ou collectifs programmés, 12 lieux investis, 5 jours de culture électronique, c’est au festival Scopitone que nous sommes allés. Pendant une semaine la ville a accueilli de nombreuses expérimentations fascinantes que nous avons pu visiter mais aussi des concerts, sets ou performances lives de DJ. On vous propose un résumé d’une grosse journée au festival.
C’est au Jardin des plantes que nous plongeons dans l’univers de Scopitone grâce à l’œuvre Black Hole Horizon de Thom Kubli  (compositeur et artiste connu pour ses installations et ses sculptures dans l’univers du son).

Première œuvre de la journée face à nous, 3 cornes de brume. L’idée est de matérialiser le son de manière éphémère grâce à des bulles de savon générées par l’intensité des modulations émises par les instruments. C’est une façon originale de s’imaginer la taille et la forme d’un son. 

Les organisateurs du festival tiennent continuellement à investir le patrimoine nantais et à bousculer le public de leur quotidien, notamment le château des ducs de Bretagne. Cette année le château abritait un dôme accueillant des performances immersives dans le cadre du SAT Circuit : performances immersives pour dôme.
16h15, l’heure de se rendre à la projection “Interpolate”, une performance immersive de Woulg & Push 1 stop étudiant les interactions entre productions sonores et visuelles. Espace convivial, plutôt intimiste et propice au repos, c’était l’occasion de se reposer en profitant des projections minimales accompagnées d’un live aux sonorités expérimentales.

Les maîtres mots de Scopitone : l’art numérique, la science et la musique électronique

Également au château des ducs de Bretagne se trouvait Phosphor, l’installation de Robert Henke (co-fondateur d’Ableton et musicien). C’est une installation lumineuse illustrant l’infinie capacité des croisements entre l’art et la science, pour montrer l’invisible d’une manière unique, poétique et captivante. Pour créer cette installation, l’artiste utilise seize rayons laser, contrôlés par ordinateur dessinant en temps réel un paysage virtuel sur une fine couche de pigments phosphorescents. Pour donner vie à l’ensemble, un algorithme calcule continuellement la trajectoire des rayons laser en injectant régulièrement des données aléatoires. Une oeuvre dynamique, reposante et captivante à la fois. Elle avait l’avantage d’être accessible à tous, le seul frein de l’installation étant l’imagination de chacun.

Robert Henke définit ainsi sa musique : « Ma musique a trait à l’exploration du son, du rythme et de la structure, à l’interaction entre un événement sonore et l’espace dans lequel il se produit.

C’est dans une pièce sombre de Stereolux que l’oeuvre STRATUM de Cheval Vert nous attendait. Face aux spectateurs, 92 totems métalliques surmontés de lampes LED ainsi qu’une surface de captation réagissant au mouvement de la main (un peu comme le principe du thérémine).

Le spectateur devient le chef d’orchestre de STRATUM, et donc son unique acteur. 5 univers différents  (la grotte, le terrain, l’averse, la foudre et la stratosphère) étaient proposés au chef d’orchestre. Nous avons adoré cette oeuvre même s’il était compliqué de discerner les différents univers proposés.
La nuit électro 1, les maîtres mots de cette soirée : techno indus, scénographie, mapping
Une programmation plutôt techno brute, industrielle mais au charme féminin, en effet la programmation était à parité cette année.  Les têtes d’affiches se trouvaient sous les Nefs, les talents de demain animaient la scène Micro et la 3e scène arborait les artistes déjà connus du grand public. 21h30, le festival ouvre ses portes aux plus passionnés et c’est NSDOS qui ouvre le bal.
L’artiste joue un live un peu brut pour un début de soirée mais nous ne sommes pas déçus de sa prestation live. Le mapping accompagnant l’artiste représente des vidéos coupées de l’expédition de l’artiste en terres d’Alaska, l’objectif de ce voyage était de sampler les sons “naturels” pour ses performances lives.

Physis était présent pour accompagner les sets et lives des Nefs, : Physis installation scénographique créée par le collectif Scale évoque la nature, on assimile naturellement sa forme aux sommets montagneux, à la roche, aux minéraux. Le mapping diffusé sur les plaques nous laissait rêveur, par ses symboles et formes diffusées, du domaine du naturel.

Au cours de la soirée, nos esprits ont notamment été marqués par ONYVAA et son set techno-indus à la scène Micro, la révélation de ce festival selon nous, Luke Slater a également su transporter et hypnotiser les festivaliers par son set aux aspects psychédéliques. Conquis par la prestation de Irène Drésel au festival Panoramas, nous avons décidé de partir à sa rencontre et de s’entretenir avec elle.
La scénographie, les mots de Irène Drésel et de son percussionniste Sizo Del Givry
De plus en plus d’artistes portent un attrait particulier à la scénographie et au mapping, pour raconter une histoire, comme le fait NSDOS en illustrant sa quête de son par un film diffusé derrière lui sur un écran. Certains perçoivent même l’aspect visuel comme un levier indispensable dans la réussite du set, c’est le cas d’Irène Drésel et Sizo Del Givry. Ils offrent aux festivaliers un spectacle unique en arborant la scène de fleurs mais également en diffusant des gifs extraits des clips “Lutka” et “Rita”, sur des écrans latéraux et au plafond.

Le souhait d’Irène est de faire quelque chose d’au-delà du set, faire un show. Sizo Del Givry

Il faut qu’il y ait vraiment quelque chose de visuel à offrir au public, pas juste quelqu’un habillé en noir derrière une table avec des machines. Irène Drésel

Les fleurs cachent le côté machine de mon set. Irène Dresel
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