CONTEXTE
En mars 2022, nous avons été lauréat (avec 3 autres camarades) du concours étudiant national Mise en Lumière. Inscrit dans la catégorie vidéo, l'objectif était de promouvoir les valeurs de l’ONG Care au travers d'un spot publicitaire dénonçant les préjugés sexistes.
La difficulté du projet fût de rester neutre, de dénoncer et faire réagir sans pour autant donner ou faire culpabilisé le spectateur, le pointé du doigt. 

Nous avons pour cela choisi de mettre en scène des enfants car ils sont innocents et neutres. Ils ne commencent à avoir des préjugés qu'en grandissant. C'est d'ailleurs cette innocence qui leur permet de penser au métier qu'ils veulent vraiment exercer, sans même se demander s'il sera difficile d'y parvenir.


SYNOPSIS
"Rêves d’enfant" met en scène deux jeunes enfants (une fille et un garçon) rêvant de leur futur métier. Ils dessinent en toute insouciance le métier de leurs rêves avec plein d’envie et sans se soucier des préjugés liés à leur sexe. Le message de fin est un retour à la réalité et dénonce l’inégalité des chances et les préjugés.


MON RÔLE
- Coscénariste
- Cadreuse
- Monteuse


NOTE D'INTENTION

L’histoire de “Rêves d’enfant”

Nous nous sommes demandé comment lutter contre les stéréotypes liés aux genres, sans stigmatiser une partie de la population, pour permettre de réduire les inégalités.

Pour cela, nous avons réalisé Rêves d’enfant, l’histoire d’une petite fille et d’un petit garçon qui discutent de leurs rêves et ambitions pour leur futur métier. Avec la volonté et l’objectif d’inspirer les gens et de réveiller les consciences.
Nous avons choisi ce titre car les rêves des enfants sont impactés par les stéréotypes sexistes.  Les clichés naissent dès le plus jeune âge et enferment les individus dans des rôles prédéfinis. Ce qui a des conséquences sociales graves.

Nos motivations

Nous avons décidé de participer au projet Mise en lumière car la lutte contre le sexisme est un sujet qui nous tient à cœur. En effet, notre génération y est particulièrement sensible et a une volonté de changer les mentalités, de faire avancer les choses. C’est pourquoi, nous tenions à mettre nos compétences dans l’audiovisuel au service de cette cause et au service de Care France. Par conséquent, ce spot publicitaire adopte donc un ton à la fois engagé, moderne et émotionnel. Une production vidéo qui renouvelle le sujet et donne envie d’agir. 

Nos choix scénaristiques

Nous avons choisi de mettre en scène deux enfants car pour nous, ils représentent l’innocence. En effet, à cet âge, ils ne savent même pas ce qu'est le sexisme. C’est également lors de cette période que leur sont inculquées toutes sortes de valeurs, notamment celles qui séparent les hommes et les femmes. De plus, tout le monde peut s'identifier aux enfants, ce qui permettra de toucher le grand public mais aussi les sympathisants de Care et les donateurs.

Mais comment en sommes-nous arrivés à ce scénario ?
Nous avons d’abord pensé les mettre en scène dans une course représentant leurs vies respectives, avec des obstacles plus ou moins importants selon leur sexe. Cependant, il était difficile de ne pas tomber dans le cliché, ni de les mettre en compétition, ce qui aurait renforcé la dualité entre eux.

Puis, nous avons pris conscience que cette cause ne concernait pas uniquement les femmes, bien qu’elles soient plus souvent victimes de sexisme. Nous avons donc opté pour un scénario qui impliquerait aussi bien les hommes que les femmes, et ainsi promouvoir la mixité et la masculinité positive. Pour cela, nous avons mis en scène une conversation qui met en avant les clichés sexistes liés aux métiers. C’est-à-dire, des métiers virils pour les hommes et calmes pour les femmes. Ainsi, le petit garçon ne rêve pas d’être pompier comme ses camarades, ni d’être le prince qui sauve la princesse. Quant à la petite fille, elle casse les clichés et rêve de devenir astronaute. Un métier où les femmes ne sont quasiment pas représentées. De plus, elle est aventurière et ne rêve pas d’une vie tranquille avec un mari et des enfants. Le garçon ne mentionne pas le métier de ses rêves et cela permet de mettre l’accent sur les rêves de la fille. Ainsi, de manière assez subtile, nous plaçons la femme au centre de la réflexion, sans pour autant exclure les hommes.
Le dessin de la fille n’est dévoilé qu’à la fin de la vidéo pour garder le suspense, susciter l’intérêt du spectateur. En effet, la vidéo se découpe en plusieurs parties et monte en puissance au fur et à mesure. Ce qui crée une tension chez le spectateur. Il a envie de découvrir le dessin, il est entraîné par la musique, comme suspendu dans le temps.
  
Nos choix artistiques

Nous avons choisi de tourner dans une chambre d’enfants car c’est un point de repère, un endroit intime, dans lequel ils grandissent et se construisent. De plus, la chambre est neutre, il n’y a aucunes couleurs ou objets genrés.

En ce qui concerne les tenues vestimentaires : la petite fille porte un pull rouge/orangé qui est une couleur forte et chaleureuse, pleine de vie. D’un point de vue esthétique, cette couleur permet de faire ressortir la fille de manière visuelle car c’est une couleur très voyante. C’est également une couleur neutre car elle n’est pas genrée. Quant au garçon, il porte un pull bleu marine avec des touches de vert. C’est une couleur peu voyante, assez neutre et qui s’accorde bien avec l’atmosphère de la scène. De plus, ce choix de couleurs permet de ne pas le mettre au centre de l’attention et de mettre la fille au premier plan. 

Nous avons voulu mettre en scène les enfants, assis, sur le sol et non sur une table car ils sont plus libres de leurs mouvements. Cela paraît plus réaliste et stimule leur créativité. 
Nous avons également trouvé que le dessin est une activité qui se prête bien à notre scénario étant donné qu’elle est créative. Ainsi, les enfants peuvent laisser libre cours à leur imagination. De plus, il n’y a pas de barrière, rien n’est impossible à dessiner. C’est une façon pour eux de concrétiser leurs rêves.

Les styles de plans et de mouvements de caméra ont été choisis dans un ordre bien précis, afin d’apporter une certaine dynamique et une continuité dans la narration. Le spectateur s’interroge dès les premières images. En effet, les dialogues arrivent très rapidement, ce qui l’implique tout de suite dans l’intrigue. Il rentre en quelque sorte dans leur “bulle d'intimité''. Cela lui donne envie de regarder la suite. La musique qui monte crescendo et le fait que l’on ne voit pas le dessin de la fille créent une tension. Ce procédé encourage le spectateur à connaître la fin de l’histoire et de voir ce que la fille a réellement dessiné.

Le travelling arrière qui termine la vidéo permet de prendre du recul sur la situation, de prendre conscience que le sexisme commence très tôt et donne envie de lutter contre cela.
Le dernier plan se termine sur le logo de Care car c’est la dernière image que le spectateur va retenir. Ainsi, c’est en faisant de cette manière qu’il pourra associer ce logo, cette identité, cet organisme à une cause ; voire à s’identifier et/ou à s’engager.

Multiples inserts sur le dessin de la fille sans pour autant le révéler et garder la surprise jusqu’au bout. Ces plans sont inspirés du film Requiem for a Dream, non pas pour l’histoire mais pour le montage très “cutté” qui donne du rythme et de la puissance. Nous avons voulu reproduire ceci pour montrer l’acharnement de la petite fille sur son dessin. Celui-ci représente son rêve et elle veut à tout prix le réaliser. Pour cela, elle doit s’appliquer, recommencer, plusieurs fois, prendre du temps, choisir les bonnes couleurs, etc. Ce qui peut s'apparenter aux nombreux obstacles de la vie quotidienne qu’elle devra braver pour y parvenir, tel un combat. Par ailleurs, cette dynamique donne de l’intensité à son rêve qui devient alors une ambition professionnelle et l’encre dans la vie réelle. 

Pour orchestrer le tout, nous avons choisi une musique émotionnelle au piano. Nous l’avons coupé, puis raccordé afin de l’adapter à la vidéo et plus particulièrement à son format. En effet, le spot est assez court, ce qui est une difficulté supplémentaire quand au fait de maintenir une montée - tension crescendo - jusqu’au refrain, pour ensuite se calmer à la fin. Ainsi, les notes de piano viennent réveiller les sentiments du spectateur, son empathie, sa tendresse, son amour. Cela permet de sensibiliser de manière plus intense le spectateur, il doit avoir des frissons en regardant ces images et en entendant ces notes.
Nous avons également travaillé sur le sound design pour amplifier la volonté de la petite fille et montrer son acharnement (son de crayons, gomme, taille crayon…). Un mixage sonore qui donne de la profondeur et du réalisme.

Enfin, nous avons décliné la vidéo en plusieurs formats afin de l’adapter à chaque plateforme de diffusion utilisée par Care. Nous avons volontairement scénarisé la vidéo pour qu’elle dure moins d’une minute une fois montée pour qu’elle soit plus facilement diffusable sur les réseaux sociaux. De plus, c’est aussi un moyen de s’assurer que le spectateur regarde la vidéo jusqu’au bout, étant donné qu’elle est relativement courte, et de s’assurer que le message de Care soit transmis et compris.  Pour respecter la ligne éditoriale de Care, nous avons opté pour un format 1:1 pour une diffusion en Reels sur Instagram. Même si d’autres formats, tel que le format 16:9 - que nous avons créé - est aussi une éventualité, à l’heure où les formats évoluent constamment.
Afin de compléter ce projet, nous avons également réalisé des affiches, bien que ce ne soient pas imposées pour notre catégorie. 
Pour la fille, nous avons utilisé le dessin qu'elle a réalisé dans la vidéo pour que ce soit plus authentique. 
Pour le garçon, nous avons choisi une fusée car elle renvoie au métier d'astronaute abordé dans la vidéo mais aussi car elle peut faire penser au rêve. 
Rêve d'enfant
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