Espaces publics, écritures et politiques.
Je prends comme terrain de jeu l’espace urbain. Je parle de l’espace urbain occidental, actuel, en 2020 : à la fois un lieu physique et social, binôme indissociable où l’un agit sur l’autre. C’est le trottoir, le bâtiment, la rue, le quartier, la ville, la métropole. C’est aussi le contrôle, la revendication, l’échange, l’enfermement, la découverte... L’espace urbain fait l’objet de nombreuses théories, c’est un enjeu pour beaucoup de disciplines et il fait partie entièrement partie de notre quotidien.
C’est l’espace urbain comme espace de l’individu, terrain d’analyse des sociologues et de pratiques des urbanistes, comme outil du capitalisme et support du designer graphique.
Je me questionne sur sa création, ses transformations et les politiques qui le gèrent. Il est porteur de luttes, d’affrontements. Théâtre du mal-être de la société. Je m’interroge sur son rôle de « porteur de messages ». Sur les paroles qu’il transporte, les revendications qu’il permet et les écrits qu’il contient. Sur les graffitis et les affiches le composant. Et surtout je suis intriguée par la place du design graphique dans cet espace. L’enjeu pour une discipline qui se trouve entre citoyen et politiques. Qui peut traduire une parole, se faire entendre ou juste faire entendre.
Voir et donner à voir. Son importance au coeur d’un espace urbain qui appartient autant aux politiques qu’a ces habitants...
Quelle est donc la place du design graphique dans l’espace urbain, qui se trouve être à la jonction entre politiques capitalistes de gestion de la ville et support d’écrits de paroles revendicatives ? Le design graphique peut-il servir d’autres formes d’expressions que commerciale où institutionnelle ? Peut-il être, au sein de l’espace public, un vecteur d’une expression citoyenne, militante, alternative ou poétique ? Est-ce que le design graphique peut se mettre au service
de ces écrits et ainsi regagner du terrain dans l’espace public et par extension sur
les politiques ?
Mémoire de DNSEP.
