Qui dit mieux? est le court dialogue écrit, mis en scène et interprété par Anne Césaré et Anna Bendavid qui inspira cette animation. C’est à travers la vente aux enchères de la fameuse oeuvre de Malevitch Carré Noir sur Fond Blanc, 1915, que les deux personnages, Claire et Adéline, se livrent des tirades qui révèlent leurs passions et priorités contrastées, désalignées, opposées, ainsi que la rupture qui guette le couple. Cette animation illustre la séparation entre le noir et le blanc, entre le carré noir et son cadre blanc, entre Adéline et Claire, car, comme le fait remarqué Claire, elles furent un jour un tout homogène, mais leurs couleurs se délavent et elles dérivent, chacune de leur côté du spectre lumineux. 

Cette animation, à travers les formes organiques et leurs transformation, témoigne d'une évolution, ainsi que d'une flagrante division assistée par les contrastes de couleurs. La continuité des mouvements, la transmission des émotions et le fait de surprendre les spectateurs sont les motivations internes de ce projet, pour qu'à la fin du visionnement, il n'y ait point d'ambiguïté sur la regrettable, mais inévitable, séparation des personnages. 


Partie du texte original mise en images: 

Adéline: C’est vraiment juste... 
Adéline et Claire : un carré noir. 
Claire: Oui je sais, Adéline, mais tu pourrais pas, juste une fois, me laisser faire quelque chose qui me fait plaisir? Me laisser vivre mes passions? Je l’sais que l’art c’est pas ton truc, crois-moi, je l’ai compris ça fait longtemps, mais à mes yeux, c’est une des plus belles choses que l’humanité a créé. [Cette œuvre-là, elle m’appelle. Elle me fait ressentir des affaires. Pis j’peux pas toujours en dire autant de toi.] Pour toi, bien sûr, y’a que le portefeuille qui compte [...] c’qui t’importe, c’est la quantité d’argent que tu peux te faire avec tes affaires de crypto pis de Dow Jones. Mais ce carré noir là, là, regarde le bien. Les coins sont secs pis les bordures sont drettes drettes. Pis le noir, y’est ben, ben séparé du blanc. Adéline, j’ai l’impression que c’est ça qui va nous arriver si on continue comme ça. On était un beau gris charcoal, brillant comme ta BMW, mais là on délave pis on dérive chacun dans notre couleur.  On risque de finir l’une dans son carré noir pis l’autre dans son cadre blanc. [C’est tu vraiment ça que tu veux?] [...]


Un carré noir
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Un carré noir

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