L’atelier de bidouilles lumineuses propose de construire un projecteur motorisé pourvu d’un système optique composé d’éléments de récupération. A travers la déconstruction de matériel électronique choisi par les participants, ils vont prendre en main la fabrication d’un système électrique personnalisé, composé d’une chambre noire, d’une lumière et d’une lentille en rotation. En suivant des méthodologies de design, le projecteur sera le reflet de la personnalité de l’auteur, et il se l’appropriera complètement en assemblant les différents modules du système de façon didactique, en choisissant parmi une grande diversité de matériaux translucides surcyclés. Pour participer, aucune connaissance préalable en électronique n’est nécessaire, et il n’y aura ni geste technique ni expérience dangereuse. Chaque atelier sera introduit par quelques notions de science amusante dans les domaines du design, de l’électricité, de la mécanique, de l’optique et des couleurs.

L’atelier est prévu pour se dérouler en 5 séances de 4 heures. Lors de la première séance, il faut préparer une sortie dans un lieu avec un accès à du matériel recyclable et une trousse à outils. Pour chaque participant il sera nécessaire de réunir le matériel suivant : 1 objet servant de chambre noire, 1 lampe 3-6V 1-2A, 1 interrupteur, 1 alimentation 3-6V 1-2A, un moteur, des matériaux translucides pour faire la lentille, 1 axe, 1 boîte de vitesse, du fil électrique et des dominos pour les lier. Pour les 4 séances suivantes, le groupe doit s’installer dans un atelier où seront réunis tous les outils et les matières premières nécessaires, ainsi que les accessoires des expériences envisagées. Il est conseillé à l’animateur de tester toutes les expériences avant l’atelier. Ce protocole de création doit sensibiliser le public à la valeur que peuvent avoir ce que l’on considère comme des déchets. Cela dépend du système de recyclage : il n’existe jamais d’or dans les poubelles, parce qu’il est toujours récupéré. De même que la cire des bougies est réutilisable tant qu’elle se consume autour d’une mèche, il existe dans la ville une très grande production de matière première pour celui qui sait l’utiliser. Et à la manière du Kintsugi, l’art japonais de réparer les objets brisés avec de l’or, ce qui sera réutilisé dans la création sera sublimé.

Ce qui sera construit dans cet atelier ne peut pas être considéré comme un système d’éclairage ou un projecteur de lumière. En effet, le design de ces deux types d’objets est soumis à des normes de sécurité qui ne seront pas respectées, en partie parce que le matériel est recyclé et parce qu’il est fragile. Le lumidyne doit être considéré comme une oeuvre d’art. Cela implique deux choses : il nécessite une installation et une surveillance. L’appareil ne peut être branché et laissé seul. A la manière de la lampe merveilleuse dans la légende d’Aladin, en dépoussiérant les composantes prélevées comme une matière première dans le champ de la ville, on peut invoquer un génie. Et il n’est pas impossible que ce dernier prolonge les souhaits d’incandescence de l’auteur jusqu’à la combustion de l’oeuvre, sa transformation ultime, dans un mouvement lumineux univoque. L’appareil est inflammable et cela fait partie de son design. Ne le laissez pas allumé sans surveillance.

Crédits :

Schémas et explications - Maxime J. Richard, alias Lux Felicis
Photos des ateliers à La Gaîté Lyrique - Allie Rozetta et Théo Kuperholk

Capitaine Futur février 2022 - Creative Commons - CC BY-SA - Lux Felicis