I – Pourquoi le travail de série ?

Le travail en série photographique est un exercice périlleux, mais extrêmement gratifiant quand on parvient à finaliser et organiser ses images, de telle façon, à ce qu’elles s’imbriquent ensemble avec harmonie.
L’idée de faire une série photographique m’est venus après le premier confinement. Etant livré à moi-même, dans l’impossibilité de faire de nouvelles images urbaines, je me suis lancé dans l’élaboration de petites séries de photos, avec des objets de mon quotidien. De cette façon, j’ai appris à raconter des histoires avec des photos, chose qui n’étais pas habituelle pour moi dans ma pratique. Le travail de série m’a permis de combiner esthétique et story telling.
Depuis ces essais, j’ai longtemps cherché l’idée d’une série photographique avec de l’intérêt, que se soit dans le message ou dans l’esthétique des images. Est arrivé le second confinement, qui a encore imposé un cadre à la créativité. Je me suis servi de ce cadre et de la répétition de mes tâches quotidienne, dont celle de mon travail, pour en tirer une série.
Dans un premier temps, je me suis imposé une routine matinale : prendre le même chemin tous les matins, à la même heure. Une fois ce cadre établis, j’ai pu observer avec surprise une multitude de situations, toutes originales, et empreintes d’une certaine poésie.
Et c’est sur cet exercice que j’ai eu l’idée de DAILY TRAVEL. Au fur et à mesure de ma pratique, je me suis intéressé à la diversité des pratiques des transports du quotidiens, qui représentent en soi des voyages du quotidien, dans lesquels il est permis de s’évader et parfois de se retrouver avec soi-même.
Je suis donc parti de ce constat pour construire une série autours des transports du quotidien, tout en cherchant à montrer leur aspect poétique, qui en semblable à celle des voyages, qui nous sont impossibles depuis 1 an. L’idée n’est pas de dire que l’on peut se passer de ces voyages, mais que l’on peut trouver de la poésie dans nos voyages du quotidien.

II – DAILY TRAVEL

DAILY TRAVEL c’est donc ouvrir les yeux et porter un autre regard sur le quotidien, spécialement en ce qui concerne nos pratiques de voyages et l’usage de nos transports.
L’heure de pointe est vécue comme un enfer, c’est postulat évident, décris comme tel dans les médias, mais aussi vécu comme tel par la plupart des usagers, que se soit dans les transports en communs ou individuels.
Or, en ce qui me concerne, la pratique de ces transports, de 16h à 19h, ne m’a jamais vraiment été désagréable. Depuis 6 ans que je prends quasi quotidiennement les transports en commun lyonnais, j’ai plus ou moins toujours apprécié de m’isoler du monde, dans mon casque avec ma musique, alors même que j’étais entouré d’une masse de personnes inconnues. C’est ce simple sentiment d’isolation que je recherche dans l’esthétique de mes photos, en isolant dans la foule des personnes isolées dans leur bulle. Cela passe donc par la prise de risque, en allant chercher de la proximité avec ces personnes, de rentrer dans cette bulle sans pour autant violer leur intimité.
DAILY TRAVEL
Published:

DAILY TRAVEL

Published: