Les sources d'énergie renouvelables représentent aujourd'hui 26 % de l'électricité mondiale, mais selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), leur part devrait atteindre 30 % en 2024. Le rapport 2019 de l'AIE sur les énergies renouvelables prévoit que d'ici 2024, la capacité solaire mondiale aura quasiment doublé. Avant d'aller plus loin, rappelons tout d'abord les principales sources d'énergie renouvelable :

L'énergie solaire ;

L'énergie éolienne;

L'énergie biomasse ;

L'énergie géothermique ;

L'énergie marine ; 

etL'énergie hydraulique.

L'énergie marémotrice est également considérée comme faisant partie des énergies renouvelables, mais le retour sur investissement, de même que la prévisibilité des marées la rendent moins attrayante. Néanmoins, dans certaines régions du monde, cette énergie est utilisée au maximum de ses capacités.

Les trois futures principales sources d'énergie sont l'énergie solaire, l'énergie éolienne et la biomasse. On peut être surpris de constater que l'énergie hydraulique se situe en bas de la liste. Les raisons en sont les effets secondaires sur l'environnement causés par le stockage de l'eau sur une grande superficie, tels que l'extinction d'animaux tropicaux et les déséquilibres créés au niveau de la flore et de la faune, les glissements de terrain, etc.

Passons maintenant en revue les trois principales futures sources d'énergie et leur potentiel en Afrique de l'Ouest.

Opportunités solaires en Afrique de l'Ouest

Alors que le déploiement de l'énergie solaire continue sa progression au niveau mondial, l'Afrique de l'Ouest lorgne tranquillement sur les opportunités qu'elle suscite. Avec une croissance du PIB dans un certain nombre de pays d'Afrique de l'Ouest dépassant désormais celle des états occidentaux, la demande d'électricité est en constante augmentation.

L'Afrique de l'Ouest possède un fort potentiel d'énergie solaire, de l'ordre de 4 à 6,5 KW/m2 en moyenne, faisant de cette forme de production d'énergie une promesse d'avenir répondant à la demande croissante de la région pour une énergie bon marché.

En termes d'abondance de ressources, des pays comme le Mali, le Sénégal, les îles du Cap-Vert, le Niger, le Togo, le Burkina Faso, le Nigeria et la Côte d'Ivoire sont en première ligne. Au titre des promesses faites à la prochaine génération figure la contribution à des communautés comme la Communauté Electrique du Bénin (CEB), créée dans les années 1980 à la suite d'un accord entre le Togo et le Bénin ayant pour mission la production et le transport de l'énergie électrique dans la région.

Expansion de l'énergie éolienne en Afrique subsaharienne

La capacité éolienne terrestre devrait augmenter de 57 % pour atteindre 850 GW en 2024. L'augmentation annuelle d'éoliennes terrestres viendra principalement des États-Unis et de la Chine, en raison d'une ruée vers le développement et la transition énergétique. L'expansion s'accélérera au niveau de l'UE, les enchères concurrentielles maintenant les coûts à un niveau relativement bas. Ces enchères signifieront que la croissance en Amérique latine, dans la région MENA, en Eurasie et en Afrique subsaharienne restera stable au cours de cette période.

Toutefois, de nouvelles éoliennes devraient apparaitre en Afrique subsaharienne et dans la région de l'ASEAN, grâce à l'utilisation du potentiel jusqu'ici inexploité pour répondre à la demande croissante d'électricité.

Potentiels de la biomasse en Afrique

La biomasse est obtenue à partir de plantes qui utilisent la lumière du soleil pour pousser. Elle comprend des matières végétales et animales telles que le bois des forêts, les résidus des processus agricoles et forestiers et les déchets organiques d'origine industrielle, humaine et animale. La biomasse peut produire de l'électricité de différentes façons, mais la plus courante est la combustion, qui consiste à brûler des déchets agricoles ou des matériaux ligneux pour chauffer de l'eau et produire de la vapeur, faisant ainsi tourner les turbines.

La biomasse provient de diverses sources, notamment mais pas exclusivement :

Les résidus agricoles tels que la paille, les bûches, les déchets de canne à sucre et les déchets agricoles verts;

Les déchets agro-industriels, tels que la bagasse de canne à sucre et la balle de riz ;

Les déchets animaux et humains ;

Les déchets industriels, tels que la liqueur noire issue de la fabrication du papier ;Les eaux usées ;

Les déchets solides issus des municipalités ; 

etLes déchets issus de la transformation alimentaire.

L'Afrique est dotée de ressources en biomasse qui peuvent être utilisées durablement pour produire des carburants capables de résoudre la plupart de ses problèmes énergétiques. Les carburants issus des biocarburants de la biomasse représentent une opportunité unique pour l'Afrique de résoudre les problèmes liés à la pauvreté rurale, au manque d'accès à l'électricité et aux impacts sociopolitiques des importations de combustibles fossiles. L'Afrique dispose de nombreuses options en matière de biocarburants, tels que la canne à sucre, le maïs, le sorgho, le manioc, l'huile de palme, le jatropha, etc.

Les biotechnologies avancées et les améliorations au niveau de la sélection des cultures pourraient aider à nourrir la population en exploitant moins de terre qu'aujourd'hui et donc libérer des terrains pour la production de cultures énergétiques. Les agriculteurs développant des cultures à fort potentiel énergétique sur des surfaces réduites pourraient ainsi produire d'importantes quantités de ressources de biomasse.

La biomasse traditionnelle est une source d'énergie importante dans les pays d'Afrique de l'Ouest, notamment au Togo, dont le potentiel de biomasse devrait s'envoler dans les années à venir. La production de charbon de bois et de biogaz a augmenté ces dernières années. Afin de renforcer la production dans la région, plus d'investissements étrangers sont nécessaires pour en développer l'utilisation.

Dans mon prochain article, nous analyserons les défis et les obstacles de la production d'énergie renouvelable en Afrique.

References :