Alain Bachellier's profile

Migrants : la vie en centre d'hébergement

Distribution alimentaire dans un centre d'hébergement du Secours catholique en région parisienne.
Une éducatrice vérifie les rations tandis qu'une jeune gabonaise choisit l'un des plats préparés fourni par les restos du coeur. La jeune femme est l'une des seules migrantes qui souhaite retourner dans son pays. D'un niveau d'étude supérieur, diplômée en linguistique, c'est un accident de vie qui l'a jetée sur les routes de la migration.
Distribution alimentaire dans un centre d'hébergement du Secours catholique en région parisienne.
Les enfants sont nombreux dans les centres d'hébergement pour migrants. Le statut de leur famille ne permet pas de les scolariser ni, pour les plus jeunes, de profiter de services de crèches.
Distribution alimentaire dans un centre d'hébergement du Secours catholique en région parisienne.
Une famille afghane de 6 personnes vient recevoir les denrées de la journée. Le père est charpentier. Pendant plusieurs mois il a construit des installations sur une base américaine et ensuite une O.N.G Italienne. Il parle parfaitement l'anglais et l'Italien et sert souvent d'interprète pour les familles accueillies dans le centre d'hébergement.
Emotions fortes
Une femme enlace une éducatrice après avoir appris le refus de la préfecture d'accéder à sa demande d'asile et son transfert vers un autre centre à Belfort.
Les liens se tissent rapidement entre les migrants et les travailleurs sociaux chargés de les guider dans leurs démarches. 


Lien internet et solitude
Les journées sont très longues lorsqu'il est interdit de travailler... La situation du centre d'hébergement, situé en pleine campagne, contribue à la sensation d'isolement. La mise à disposition du réseau WIFI permet aux migrants de garder un lien avec leurs familles restées au pays. Le téléphone en est leur instrument le plus précieux.
Mise au point.
La question religieuse et culturelle est omniprésente dans la vie du centre d'hébergement. La promiscuité entre les migrants d'origines très différentes pose assez vite des problèmes quotidien d'organisation. Les travailleurs sociaux doivent régulièrement faire des mises au point pour rappeler que les questions de religion ne doivent pas interférer dans la vie collective.
Et après ?... 
Une réunion est organisée avec les travailleurs sociaux après que la préfecture a délivré les dossiers de droit d'asile. Pour certaines femmes, le voyage vers l'espoir s'arrête là et il faut expliquer la procédure de transfert vers un autre centre d'hébergement, quelque part en France, qui reçoit les migrants dont la demande d'asile est refusée. Les autres resteront sur place en attendant que leur insertion soit possible.
Les discussions sont vives car les travailleurs sociaux ne sont pas en mesure de motiver les décisions préfectorales et la barrière des langues rend difficile la réponse aux nombreuses questions que se posent les familles.
Un peu de baume
La distribution de tirages photo faites lors de mon dernier passage met de la joie dans la séance consacrée au rappel des règles de vie dans le centre. Ces réunions ont lieu chaque semaine, soit pour accueillir de nouvelles familles soit pour mettre au point l'organisation de la vie collective et combattre l'inactivité.
Portrait de famille
Une famille syrienne au complet lors d'une réunion hebdomadaire d'organisation de la vie collective dans un centre d'hébergement du secours catholique en région parisienne.
Participation obligatoire
Les trente personnes qui sont hébergés dans le centre sont tenues de participer à une réunion hebdomadaire d'organisation de la vie collective. 
Les travailleurs sociaux rappellent en anglais et en français les règles de vie et proposent des activités pour que personne ne reste inactif. C'est aussi l'occasion de rapprocher des communautés qui n'ont pas l'habitude de se côtoyer et pour chacun, d'exprimer les problèmes rencontrés dans la vie quotidienne. 
S'habiller pour l'hiver
Assisté d'une éducatrice du centre, une maman et sa fille cherchent les bonnes tailles dans un stock de vêtements à disposition des familles.
Beaucoup de migrants sont arrivés avec le strict minimum. Avec l'hiver, la question des vêtements est venue au premier plan des problèmes à résoudre pour habiller et chausser correctement les nombreux enfants et leurs parents.
Estime de soi
Mes premières heures de présence ont été marqué du sceau de la méfiance. Beaucoup de femmes ne voulaient pas être prises en photo. Après le tirage des premières images, le dialogue s'est installé plus facilement et il a même fallu improviser une séance de pose individuelle pour les familles et les dix femmes isolées. 
La vie en appartement
L'équipement qui servait encore récemment de Centre d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) a été rapidement et, en partie seulement, converti depuis la mise en place du plan migrant en centre d'accueil permanent pour demandeur d'asile. 
Le niveau de qualité des hébergements est donc très élevé. Les appartements mis à disposition des familles de migrants disposent de tout l'équipement des logements modernes. Les migrants y sont autonomes et doivent entretenir les lieux selon les consignes données par les travailleurs sociaux.
Cuisine multiculturelle
Le groupe des femmes tente d'aider la mère de famille afghane qui vient d'intégrer le centre à trouver une place pour ne pas mélanger les denrées de sa famille. Elle et ses quatre enfants aurait souhaité prendre les repas dans leur chambre. Une pratique interdite par le règlement intérieur.
Dans le bâtiment qui accueille les femmes seules et une famille monoparentale, la cuisine et la salle à manger sont collectives. Les dix personnes doivent s'organiser pour préparer les repas sur les six pad de cuisson électrique. Une technique qui change radicalement des modes de cuisson traditionnels à laquelle il faut s'adapter en même temps que les denrées toutes aussi nouvelles. 
Cuisine multiculturelle
Une jeune Gabonaise prépare son repas sous les yeux intrigués d'une femme Somalienne. Elle prépare des épluchures de carotte très fine pour diminuer le temps de cuisson.
Dans le bâtiment qui accueille les femmes seules et une famille monoparentale, la cuisine est collective. Les dix personnes doivent s'organiser pour préparer les repas sur les six pad de cuisson électrique. Une technique qui change radicalement des modes de cuisson traditionnels à laquelle il faut s'adapter en même temps qu'à la nature des denrées toutes aussi nouvelles. 
Ex... jeux interdits
Les enfants de cette famille afghane ont voulu poser avec les jouets qu'ils ont trouvés dans le centre d'hébergement. 
Le plus vieux des garçons, âgé d'une douzaine d'année, m'a expliqué en anglais leur bonheur de pouvoir faire du skateboard alors que cette activité était totalement interdite dans la ville Afghane dont ils sont originaire à la frontière Pakistanaise.
Ex... jeux interdits
Les deux fillettes d'une famille afghane sont fières de poser sur un skateboard,  une activité totalement interdite dans la ville Afghane dont ils sont originaires à la frontière Pakistanaise.
Retour de "marché"
Deux jeunes femmes l'une réfugiée d'Erythrée et l'autre du Niger, retournent dans leur logement après avoir reçu les denrées de la journée auprès de l'éducatrice chargée de la distribution de nourriture.
Un accord avec les Restos du coeur permet de fournir l'essentiel de l'alimentation et la dotation journalière perçu par le centre d'hébergement assure le complément.
Le bureau où se jouent les destinées
Le bureau des quatre travailleurs sociaux attachés au groupe de migrants est le centre névralgique de résolution des questions administratives. C'est là que se règlent - ou pas - les enjeux qui détermineront l'avenir de ces familles. 
C'est aussi un lieu intime où les questions plus personnelles peuvent être entendues et prises en compte.
Une éducatrice tente de résoudre avec l'administration les dossiers concernant la santé d'une jeune femme somalienne dont la demande d'asile à été accepté.

Migrants : la vie en centre d'hébergement
Published:

Owner

Migrants : la vie en centre d'hébergement

Reportage photo sur la vie des migrants dans les centres d'hébergement du plan migrant mis en place par Manuelle Cosse en décembre 2016 après la Read More

Published: