C’est à cette température que la matière se crée. Le sucre est en ébullition et cristallise, emprisonnant l’air pour ainsi former un tabouret éphémère : dur et léger à la fois, se cassant sous la hache et disparaissant sous le palais.
Au regard des matières traditionnelles qui laissent des traces permanentes, ce projet d'atelier, réalisé lors de notre première année au baccalauréat, s'est entamé sous l'impératif de questionner notre relation à la matière et à sa temporalité.
Ce « tabouret », plus près de la bûche informelle, souhaite donc perturber notre vision de ce qui nous entoure et proposer un nouveau narratif en détournant sa fonction-même.
Au Québec, le printemps amène le renouveau de la vie et le temps des sucres, lors duquel familles et amis se retrouvent officiellement après l'hiver rigoureux pour se détendre et s'amuser.
« Tire-toi une bûche », cette expression familière, est le point de départ de la conversation entre ce rassemblement éphémère et cette volonté de partager quelque chose avec nos proches.
La tire éponge, avec sa couleur dorée, sa texture croquante et son goût sucré, complémente l'expérience de la cabane à sucre et permet d'ajouter un élément festif au rituel printanier.
Chacun y prend un morceau et les miettes restantes disparaitront avec la chaleur printanière, accompagnant ainsi la neige qui elle aussi se dissout pour mieux revenir l'année suivante.
La forme du tabouret évoque la bûche. Celle qu’on transporte de la forêt jusqu’au feu, qu’on tire vers soi pour s’asseoir près de ses amis.
