Nous avons choisi de créer notre alphabet à partir de la Roseraie, un jardin situé derrière La Maison Romaine, à Épinal. Nous avons récupéré une vue aérienne du plan de ce jardin,afin d’en extraire le schéma global, que nous avons ensuite découpé puis vectorisé pourcréer des modules. Ceux ci nous ont servi à former nos lettres, par association et découpage.

Lamarge de manœuvre était limitée car notre but était de dénaturerle moins possible les modules et de jouer avec les contraintes qu’ilsnous imposaient. La présence de courbes et de demi cercles,reprenant le centre du jardin, donnent aux lettres beaucoup desensualité et de rondeur. Elles rappellent la rose, le végétal,mais aussi les ornements présents un peu partout sur la façade dubâtiment et dans le jardin,par exemple sur les bancs en pierre.
Nousavons également utilisé les modules pour créer des motifs florauxet ornementaux, qui viennent compléter notre police tout en restantdans l’esprit de la Roseraie. La volonté de vectoriser noscaractères et de créer une police fonctionnelle, moderne etgraphique, est liée à notre projet de médiatisation. La MaisonRomaine, actuellement occupée par une société proposant desarchives vidéos, était auparavant une bibliothèque municipale.

Nousavons donc choisi d’utiliser notre police pour réécrire destextes de théâtre ou de poésie, afin de rendre hommage à lalittérature en général. à partir de ce point, nous avonsdéveloppé deux approches quant à l’utilisation de notreTypographie :

L’uned’elle consiste à projeter ces textes sur des façades, sipossible sur la Roseraie elle même. Cette manifestation éphémèreest une allusion à la reconversion du lieu, un hommage au lienexistant entre la narration textuelle et filmique, entre anciennes etnouvelles technologies. Les mots, forts de leur puissance lyrique,prennent pour un temps possession de l’espace,comme une récitationmuette.

L’autreapproche consiste à utiliser les citations pour les disposer surdifférentes surfaces,à la manière de pochoirs (les murs de l’ESALÉpinal en l’occurrence). L’idée est que cela pourrait s’étendreà une superficie plus grande, afin de créer un itinéraire à lamanière des sentiers parcourant le jardin de la Roseraie.